THINKING ABOUT THE IMMORTALITY OF THE CRAB
2022 / Backslash Gallery, ParisElsa Guillaume est devenue experte en organes ichtyens. Elle aimerait pouvoir littéralement enfiler une nageoire, une branchie, un aileron, et se mouvoir aisément dans les eaux, tel un poisson.
En 2020, Elsa Guillaume évoquait à backsash le dévonien, cette période géologique qui a vu la faune maritime encore naissante développer des pattes afin de s'extirper des eaux et peupler les terres. Darwin avait ainsi transformé les nageoires en jambes équipées de pieds palmés. Puis l'évolution a ensuite fait le travail jusqu'à Sapiens, dénué de tout appendice adapté à la vie aquatique.
Après cette première exposition concentrée sur une ère primaire, l'artiste française s'intéresse aujourd'hui à notre condition d'êtres terrestres. Passionnée par le milieu maritime, elle s'attache à étudier les attributs des animaux marins. Avec son nouveau corpus d'oeuvres, la céramique devient un matériau lisse et brillant comme une écaille ou une peau de cétacé.
L'artiste propose ainsi une série d'oeuvres qui reprennent les formes de ces organes essentiels à la vie aquatique. A l'instar d'un Icare qui a voulu toucher le soleil avec des ailes fabriquées, Elsa Guillaume propose un kit de survie maritime.
Et puis la situation actuelle de notre planète bleue, la montée des eaux liée au réchauffement climatique, imposera peut-être un jour une forme de retour à la vie sous-marine et nous replongera vers une nouvelle ère primaire. De poisson à animal terrestre à poisson. A sa manière, Elsa Guillaume attire notre attention sur le désastre écologique vers lequel nous nous dirigeons.
TEXTE DE BACKSLASH GALLERY
photographie: © Jérôme Michel